Depuis ses origines préhistoriques le tatouage a traversé les époques et les strates sociales pour réapparaître aujourd’hui parmi ceux que l’on nomme les «nouveaux primitifs».
Véritable marqueur social au sein du «milieu», le tatouage carcéral devient, entre 1920 et 1940, l’objet d’une étude photographique commanditée par Edmond Locard, fondateur du premier laboratoire de la police scientifique à Lyon.
Le photographe Grangeversannes documentera les inscriptions qu’arborent fièrement les détenus et qui constituent un langage codé permettant des rapprochements entre «tribus», ou de constituer un profil psychologique.
Rassemblé en 1950 par l’inspecteur Jacques Delarue et Robert Giraud dans l’ouvrage «Les Tatouages du Milieu», ces photographies, que Robert Doisneau réinterprète en les agrandissant, sont présentées comme documents aux côtés des dessins des tatouages que l’inspecteur a scrupuleusement reproduits et décryptés.
La Galerie Frédéric Moisan présente une sélection d’une quarantaine de tirages de la collection Delarue ainsi que les dessins originaux ayant servi à la publication.