Téhéran était autrefois nommée la ville des platanes, et il était même possible pour un voyageur de regretter la densité des arbres et des jardins alentours. Elle était alors cachée des visiteurs qui la cherchaient derrière ces murs verts en espérant y déceler quelques souvenirs d’un Orient exotique et somnolent relevant d’un passé magique. Aujourd’hui Téhéran est une métropole géante qui a dévoré ses limites vertes et où deux révolutions et bien d’autres bouleversements ont changé la ville et fait trembler le monde qui l’entoure. Néanmoins, elle reste toujours une ville cachée du monde extérieur, contrainte à l’intérieur de ce qui semble être un nouveau vêtement confectionné d’un tissu politique et idéologique. Ali Madanipour, Tehran : the making of a metropolis.
“HAUT BAS FRAGILE entend proposer une image alternative de Téhéran, sa face la plus visible et par cela même, la plus ignorée. Ce titre met en question la possibilité de représenter cette ville. Il procède d’un désir de photographier une cité qui a résisté pendant longtemps à sa mise en image. Ces différents registres photographiques proposent des micro-histoires ancrées dans la ville ordinaire, celles des habitants comme celles que ma mémoire recompose.”
Hannah Darabi