Lucile Boiron explore et épuise des fragments de chairs, des instants où la nature de l’homme apparaît pour ce qu’elle est avant tout, corruptible. Loin de dresser un inventaire de la révulsion, elle interroge la vérité biologique des corps, réponse photographique à la question du bon et du mauvais goût. À nous qui ne le voyons plus, le corps rappelle sa véritable condition, un territoire porteur d’états partagés mais uniques, vecteur des traces d’histoires que seules les peaux éprouvées comprennent. (...)
Festin visuel, vision cannibale, bonheur d’arracher et de déchiqueter. Les femmes photographiées par Lucile Boiron dévorent le monde depuis le siège du sensible. Le gros plan conduit au coeur même de l’origine. La scène se joue depuis des temps immémoriaux, avec une jouissance inexplicable, avec les mains, à l’aide des mandibules et de tous les muscles. Toutes rejouent avec délectation les moments de redécouverte du sauvage. (...)
L’ambivalence séduisante du laid et du répugnant suscite un plaisir à rejouer l’animalité et la jouissance morbide de la contemplation. Asticots grouillants, viande crue, fruits en décomposition, ces images lancinantes obsèdent autant qu’elles révulsent.
François Cheval
Galerie Madé
La galerie Madé est spécialisée dans la représentation d’artistes photographes depuis plus de dix ans. Elle a exposé les travaux de Marguerite Bornhauser, Camille Vivier, Alain Duplantier, Alan Eglinton, Mark Steinmetz, Andrea Modica…
Avec le soutien de l'agence modds