Gyula Zaránd est issu d’une famille de photographes sur plusieurs générations.
Il fait son apparition à Budapest au début des années 1960. Sa capacité à se fondre dans son environnement l’a aidé à devenir l’un des meilleurs photographes de rue hongrois des années 1960‑1970. Cherchant ses modèles dans des hôpitaux psychiatriques, parmi des alcooliques, il photographiait des personnes vivant en marge de la société dans une période où cette démarche n’intéressait personne, quand on pensait qu’en expulsant les sans‑abris des passages souterrains
le problème de la pauvreté allait se résoudre tout seul. Ses photos appartiennent à des registres divers : reportages, essais photographiques, portraits mais elles témoignent toutes de l’attention affectueuse, et de la sensibilité de Zaránd envers les marginaux. La série la plus emblématique de cette période, « Kallódó gyerekek » (« Enfants de la rue », 1964) est consacrée à une bande de jeunes garçons du quartier d’Erzsébetváros à Budapest, qui passent leur temps à traîner, jouer, faire la manche ou les poches.
C’est avec ce bagage artistique qu’il est arrivé à Paris où il a créé une œuvre importante mais en grande partie cachée du monde. Le titre de l’exposition est une allusion à cette situation particulière : la création de deux œuvres très différentes dont les racines sont pourtant les mêmes – ces différences faisant écho aux caractères distinctifs de deux pays, la Hongrie et la France.
Le centre culturel hongrois est l’un des plus anciens centres culturels étrangers à Paris. Il organise de multiples manifestations culturelles : expositions, concerts, projections de films, soirées littéraires, colloques, conférences, débats et cours de hongrois.