Réalisée avec le concours de l’IMEC (Institut Mémoires de l’Edition Contemporaine), l’exposition présente 72 photographies (tirages posthumes) de Gisèle Freund, certaines inédites, réparties entre portraits, paysages, scènes de villages, de marchés, et de vie quotidienne, réalisées à l’origine et pour l’essentiel entre 1941 et 1954. Elles révèlent la place importante qu’a occupée l’Amérique latine dans la trajectoire de la photographe célèbre pour avoir immortalisé en portraits iconiques les écrivains du XXe siècle.
Elles mettent en lumière sa constante capacité à s’intéresser non seulement au portrait humain – « je n’ai jamais cessé de vouloir comprendre ce qui se trouve derrière un visage », mais aussi à « l’être humain et ce qui l’entoure », à son environnement et à sa condition. C’est à partir de 1941 et jusqu’au début des années 1950 que Gisèle Freund voyagera pour la première fois en Argentine, en Uruguay, au Chili, en Equateur, au Mexique, en Bolivie, au Pérou, au Brésil, et qu’elle vivra ses plus fortes expériences humaines et esthétiques. L’Argentine et le Mexique laisseront une empreinte profonde dans sa vie et dans son oeuvre.
Ces images permettent d’apprécier pleinement le triple profil de photographe, de sociologue et de journaliste de Gisèle Freund.
Elle confiera en 1991 : « J’ai pensé que la photographie était un moyen merveilleux pour que les peuples se connaissent entre eux (…). J’ai cru à cette utopie : la connaissance des autres, de leurs différences, comme langage de paix entre les hommes. Ma tâche était donc, pensais-je, de participer à la paix du monde à travers la photographie »
La Maison de l’Amérique latine est un lieu privilégié d’accueil, de réunions et d’expositions de la communauté culturelle et diplomatique latino- américaine à Paris. Elle se veut un carrefour de cultures, un lieu de rencontres et d’échanges, où se côtoient toutes les formes d’expression artistique.