Depuis plusieurs millions d’années la mer regorge d’un passé, d’une histoire qui a souvent pu être enfouie. Mais avec le mouvement perpétuel de l’océan, certains drames, certaines réalités refont surface et la mer nous parle. Cette exposition rassemble deux artistes, Cyril Burget et Laurence Nicola, qui chacun ont voulu retranscrire ce qui apparaît au seuil des rivages. Ils ont tous les deux eu recours à la technique du transfert, l’un sur mica et l’autre sur algue et utilisent la photographie comme révélateur dans le premier sens du terme.
Cyril Burget s’est intéressé aux disparitions forcées et plus particulièrement aux « vols de la mort » sous la dictature d’Augusto Pinochet et a décidé d’aller au Chili à la rencontre des familles. Ces dernières ont accepté de lui donner des photos de leur défunt. En procédant à leur transfert sur des algues, l’image de ces visages ainsi révélée permet de rendre visible ceux qui ne le sont plus.
Pour Laurence Nicola, c’est le sujet du plastique qui remonte à la surface. Les océans étouffent sous la pollution. C’est ainsi que l’artiste a récolté des débris de plastique qu’elle a disposés sous caisson lumineux. La lumière révèle des textures et des images que l'on ne s'attendrait pas à voir : le paysage prend forme. Et, grâce à des transferts ainsi que des tirages sur mica, Laurence Nicola rend manifeste l'idée d'une nouvelle forme de nature où règne le faux semblant.
Ségolène Brossette Galerie
La Galerie a pour vocation de placer la photographie et le dessin dans l’art contemporain à travers l’œuvre d’artistes, en majorité français, qui utilisent le dessin ou/et la photographie en s’inspirant d’autres pratiques artistiques. Ces deux arts sont chacun une partie d’un tout qu’il devient important de regarder dans son ensemble, d’élargir le spectre pour mieux se rapprocher du sujet. Au-delà des techniques utilisées, les artistes évoquent chacun à leur manière une sensibilité au monde qui nous entoure, que ce soit sur la nature humaine, le rapport au vivant ou à notre civilisation.